Les examens du canal carpien
Un examen du canal carpien dépend de la gravité de la maladie et nécessite avant tout la consultation d'un spécialiste de la main. L'examen complémentaire le plus utile et le plus courant est l'électromyogramme.
Syndrome canal carpien > Examens complémentaires
Dans les premières formes de cette maladie de la main et dans un contexte évocateur (femme entre 45 et 60 ans ou grossesse en cours), aucun examen du tunnel carpien plus spécifique n’est nécessaire. Un traitement médical peut être entrepris.
Les examens complémentaires éventuels sont indispensables pour les formes marquées. L’objectif est d’en trouver la cause, éviter les erreurs de diagnostics et donc une chirurgie du canal carpien prématurée ou inadaptée.
Confondre la douleur du canal carpien avec une douleur d’une autre origine pouvant donner des troubles similaires est fréquent. En effet, par son anatomie le nerf médian passe dans le canal carpien. Mais il prend son origine au niveau du cou et traverse différentes zones pour arriver jusqu’à la main. Au cours de son trajet, il peut subir une compression et donc souffrir en différents endroits de son parcours (arthrose cervicale, passage sous la clavicule, coude), ce qui se traduit par les mêmes signes à la main.
L’électromyogramme pour un canal carpien douloureux appelé aussi emg reste l’examen complémentaire le plus courant.
L'électromyogramme ou emg du canal carpien
L’emg du canal carpien reste l’examen le plus intéressant. Il permet trois choses :
Confirmer la localisation de la compression du canal carpien,
Evaluer l’importance de cette compression en chiffrant le nombre de fibres nerveuses détruites. On différencie ainsi ce qui revient à la compression (qui provoque les douleurs du canal carpien et la destruction progressive du nerf) de ce qui revient à la destruction (qui est la destruction souvent définitive d’une partie du nerf),
- Vérifier l’absence de compression du nerf médian à un niveau plus haut (ce qui n’est pas rare au niveau de la nuque quand on a une arthrose cervicale par exemple).
Cet examen doit être systématique si on envisage une chirurgie du canal carpien. Le résultat d’un emg du canal carpien normal n’exclue pas un diagnostic de canal carpien dans les formes débutantes si les anomalies électriques sont trop discrètes pour être perceptibles.
Déroulement de l'examen emg pour canal carpien
L’emg ou electromyogramme pour canal carpien est un examen électrique techniquement difficile qui nécessite le recours d’un médecin expérimenté.
Comme en acupuncture, le médecin utilise en général de petites aiguilles très fines pour un bon recueil des données. Les électrodes permettent d’envoyer et de recueillir des petites impulsions électriques qui ne sont pas douloureuses mais un peu désagréables (comme la sensation que l’on a en mettant sa langue sur les électrodes d’une pile de 9 volts).
L’utilisation d’électrodes autocollantes de surface pour un emg est envisageable mais les résultats sont plus aléatoires. Ils dépendent de la chaleur de la peau, de la transpiration, du type de peau (sèche ou grasse) et des crèmes ou parfums utilisés.
Les autres examens du canal carpien utiles
Des examens complémentaires du canal carpien pourront venir compléter l’électromyogramme dans l’analyse de certaines formes difficiles : Soit du fait de l’intrication de plusieurs atteintes étagées sur le trajet du nerf médian, soit de pathologies multiples associées.
L’analyse du rachis cervical et de la zone de passage du nerf médian sous la clavicule au niveau du défilé cervico-thoracique sont également utiles dans certaines circonstances.
La radiographie du poignet
Une radio pour un canal carpien est systématique en cas d’antécédent de fracture ou de déformation du poignet. Ces radiographies du poignet de face et de profil sont particulièrement utiles, en cas de déformation du poignet ou d’une pathologie inflammatoire ou fracturaire préexistante qui puissent modifier les contours osseux du tunnel carpien.
En effet, le plancher du canal carpien est constitué par les structures osseuses et articulaires du poignet. Un changement de forme peut entrainer une diminution du calibre du canal carpien qu’il est intéressant d’apprécier et parfois de traiter.
Dans le cadre d’un diagnostic différentiel du canal carpien, un bilan radiographique du rachis cervical peut s’avérer nécessaire.
L'échographie et l'IRM
L’échographie et l’IRM du canal carpien permettent une analyse fine du contenu du tunnel carpien et de la déformation éventuelle du nerf médian comprimé.
L’examen échographique permet une analyse de la déformation du nerf par la compression et la taille du canal carpien. L’échographie peut détecter aussi la présence éventuelle d’un problème dans le tunnel carpien comme un kyste synovial ou une malformation tendino musculaire prenant de la place et donc participant à la compression.
C’est un examen que seule la personne qui le pratique peut bien lire. Il s’analyse en mouvements et est donc très dépendant de l’opérateur. Il a par ailleurs le défaut par rapport à l’emg du canal carpien de moins bien analyser l’évolution dans le temps ce qui peut s’avérer nécessaire pour surveiller la récupération.
L’échographie est surtout utilisée :
- En appoint en cas de diagnostic du canal carpien difficile
- Pour rechercher une cause de canal carpien particulière qui pourrait favoriser l’apparition de la compression du nerf carpien.
L’IRM du canal carpien a le même intérêt que l’échographie dans l’analyse des formes compliquées, tout en étant moins accessible. L’IRM doit être réservée à des cas spécifiques.
Le bilan biologique : La prise de sang
Ce bilan sanguin du canal carpien est indispensable si on suspecte un diabète, une anomalie thyroïdienne ou hormonale et en cas de maladie inflammatoire.
Les tests de provocation du canal carpien
Lors d’un examen clinique du syndrome du canal carpien, il existe quelques tests physiques qui permettent d’apprécier la souffrance du nerf carpien et son retentissement sensitif en aval.
Tous ces tests diagnostiques de provocation ont toutefois une valeur purement indicative et un intérêt relatif.
Le signe de Tinel
Le test de Tinel est la percussion du nerf médian à hauteur de son point d’entrée dans le canal carpien provoquant des décharges électriques : c’est le signe de Tinel.
Ce point d’entrée se situe à hauteur d’un bracelet montre du côté du fermoir.
Le test de provocation de Phalen
Le test de provocation de Phalen est la mise en flexion ou en extension du poignet qui en coudant le tunnel carpien, provoque l’apparition de fourmillements de la main appelés acroparesthésies.
Le délai d’apparition des symptômes de la maladie du canal carpien définit le caractère pathologique ou non de ce test.
Le test de Weber
La qualité de perception du toucher sur la pulpe des doigts dans le territoire correspondant au nerf médian peut être intéressante à mesurer. Soit par le test de discrimination de Weber (perception de la distance séparant deux points de contact), soit par la perception au test du monofilament.
Questions fréquentes
Comment s'appelle l'examen pour le canal carpien ?
L’examen pour le canal carpien s’appelle un électromyogramme ou EMG. Il permet de confirmer le diagnostic et de juger de la sévérité de l’atteinte. Il doit être systématiquement réalisé avant une opération du canal carpien et ne pas être trop ancien pour être valide.
Comment savoir si le canal carpien est bouché ?
En général, les troubles constatés d’un « canal carpien bouché » sont assez caractéristiques. il s’agit d’engourdissements et fourmillements des quatre premiers doigts de la main, souvent la nuit ou après un effort prolongé. Ils permettent à eux seuls de définir que le canal carpien est « bouché », même si le vrai terme est « canal carpien compressif ».
A noter :
Les examens ne sont pas à faire de façon systématique dans les formes de début et ne sont pas indispensables à la mise en route d’un traitement médical. Pour une confirmation formelle dans les cas de diagnostic plus difficiles, un examen électrique (emg du canal carpien) reste la méthode la plus fiable. L’échographie peut également parfois permettre de visualiser la compression du nerf.