Opération du canal carpien par endoscopie et à ciel ouvert​

Il existe différentes opérations du canal carpien pour traiter chirurgicalement cette maladie de la main.

Une opération du syndrome du canal carpien reste très courante en France. Le parcours patient est très important et nécessite un suivi avant, pendant et après l’intervention de la part d’un chirurgien spécialiste de cette maladie de la main.

Les différentes techniques chirurgicales

Les techniques opératoires sous endoscopie ou à ciel ouvert sont de très loin les plus pratiquées pour cette chirurgie de la main.

La chirurgie du canal carpien à ciel ouvert est réservée aux formes très sévères associées à d’autres pathologies de la main. Presque toujours réalisable, la technique endoscopique a des suites plus rapides et moins douloureuses avec une cicatrice très discrète, tout en étant aussi efficace sur la décompression du nerf carpien.

La chirurgie du canal carpien par endoscopie

La chirurgie endoscopique du canal carpien consiste à utiliser une caméra prolongée par un tube rigide et très fin en fibre optique appelé endoscope pour s’introduire dans le tunnel carpien par une incision miniature.

On navigue alors dans ce canal comme avec un petit sous-marin qui se déplacerait à l’intérieur du corps. Cela permet de voir et d’agir. La vision est excellente grâce aux progrès de la miniaturisation et des optiques.

operation canal carpien par endoscopie
Intervention chirurgicale du canal carpien par endoscopie
traitement chirurgical du canal carpien par endoscopie
Vue endoscopique avant et après libération du canal carpien

La section du rétinaculum des fléchisseurs pour soulager le nerf médian peut donc se faire avec un minimum de danger sous contrôle visuel. L’intérêt de cette opération du canal carpien par endoscopie, outre la bonne sécurité de la méthode, est d’éviter l’incision cutanée au niveau de la paume de la main.

Cela permet ainsi de diminuer les douleurs au niveau de la zone de l’intervention chirurgicale, tout en diminuant la taille de la cicatrice du canal carpien qui devient très petite et quasiment invisible à terme.

Le terme mini-invasif est souvent utilisé pour cette opération du canal carpien. En effet, la chirurgie mini-invasive consiste à diminuer la taille de l’incision opératoire et à diminuer les douleurs à la main provoquées par l’abord chirurgical. La technique endoscopique répond parfaitement à cette définition.

zone incision et cicatrices - Opérations canal carpien à ciel ouvert ou endoscopique
Zone d'incision cutanée - A gauche : sous endoscopie - A droite : A ciel ouvert

La confusion avec l'opération au laser

La technique sous endoscopie est souvent confondue par le patient avec une opération au laser du canal carpien.

Ce terme de technique au laser ou traitement au laser est souvent utilisé à tort et n’existe pas pour ce type d’intervention chirurgicale. L’incision très discrète et les outils miniatures utilisés pour une opération du canal carpien sous endoscopie en sont la principale raison.

La chirurgie à ciel ouvert

La principale technique opératoire depuis 1912 et qui reste tout à fait valide est l’abord dit classique du canal carpien. L’abord chirurgical est la zone d’ incision du canal carpien et de la peau qui le surplombe.

Cette opération du canal carpien à ciel ouvert consiste en une incision située en regard du ligament à sectionner pour agrandir le tunnel carpien, c’est à dire dans la paume de la main. A l’inverse de la chirurgie sous endoscopie, cette technique à ciel ouvert nécessite une suture un peu plus gênante et visible, même si elle reste peu importante et bien tolérée. La cicatrice après l’opération est un peu plus douloureuse et aura plus de mal à disparaitre.

operation canal carpien ciel ouvert clinique jouvenet paris
Opération à ciel ouvert - A droite la vue après section du rétinaculum des fléchisseurs

Cependant, cette technique classique chirurgicale à ciel ouvert est parfois nécessaire lorsque l’on souhaite effectuer dans le canal carpien autre chose que de simplement agrandir le tunnel carpien, en sectionnant le rétinaculum qui constitue le plafond du tunnel. Par exemple, enlever une masse kystique ou tumorale dans le canal ou faire une ténosynovectomie des fléchisseurs en cas de maladie rhumatismale, goutteuse ou amyloïde.

Dans ces circonstances, le simple agrandissement du tunnel carpien ne suffit plus. Pour être efficace et décomprimer le nerf, il faut à la fois agrandir le tunnel carpien et diminuer le volume du contenu du canal. Le chirurgien supprime ce qui y prend trop de place pour bien décomprimer le nerf et surtout limiter le risque de récidive.

La chirurgie du canal carpien à ciel ouvert est donc essentielle à connaitre quand l’opération sous endoscopie de suffit pas. Tout chirurgien spécialiste de la main doit savoir pratiquer cette intervention pour traiter un syndrome du canal carpien.

Cette alternative est importante à maîtriser pour pouvoir offrir toutes les options possibles au patient et ainsi proposer le traitement chirurgical le plus adapté à la pathologie constatée. De ce fait, aucune libération du nerf médian au canal carpien ne devrait être réalisée par un praticien ne maitrisant pas ces deux techniques opératoires.

La place de la chirurgie du canal carpien sous échographie

La technique échographique ou écho-chirurgie du canal carpien est actuellement proposée par certains chirurgiens de la main.

Cette technique est en tout point identique à l’opération sous endoscopie. La taille de la cicatrice du canal carpien et les douleurs générées par l’opération sont aussi semblables. L’endoscope est remplacé par une section avec un fasciotome sous contrôle échographique.

Pour le chirurgien du canal carpien, seule la façon de voir la section change, avec une vision indirecte contre une vision directe sous endoscopie.

La chirurgie du canal carpien sous échographie est une technique opératoire plus récente. Elle est en cours d’évaluation quant à son intérêt réel et sa dangerosité. Ce traitement chirurgical n’apportant pas de bénéfice supplémentaire pour le patient, elle reporte souvent la discussion sur un débat économique.

Cette technique reste le choix du chirurgien de la main qui doit pratiquer la technique opératoire de son choix en l’absence de réelle différence en termes de bénéfice pour le patient. Il privilégie celle avec laquelle il se sent le plus sûr, à condition de savoir pratiquer la chirurgie du canal carpien à ciel ouvert en cas de besoin.En effet, il faut pouvoir faire face à une complication éventuelle ou offrir deux alternatives à son patient en fonction de la cause du syndrome du canal carpien. Ce dernier point est indispensable pour ne pas constituer une perte de chance pour le patient.

Comment se déroule une intervention du canal carpien ?

La durée de l’intervention est relativement rapide. Le temps d’hospitalisation est celui d’une chirurgie ambulatoire sur une demi-journée.

Le principe est un peu le même que pour le décollage d’un avion. Les procédures avant le décollage sont nombreuses et le temps de mise en place pour la préparation, l’installation et l’anesthésie prennent du temps. Par contre une fois en place, le décollage comme l’intervention se font sur un temps court. L’opération du canal carpien se pratique sous anesthésie locale, quelque soit la technique chirurgicale utilisée. La région concernée reste le le bras. On parle donc d’anesthésie locorégionale.

Pour une chirurgie endoscopique, la libération du nerf médian se fait en 15 minutes pour des formes de canal carpien simples.
Pour une opération du canal carpien à ciel ouvert, avec nettoyage du contenu du canal ou pour des formes sévères avec pathologie associée, la durée de l’intervention n’excède pas en général une heure.

En quoi consiste l'opération du canal carpien à ciel ouvert ?

Ce traitement chirurgical consiste à agrandir le diamètre du canal carpien. Le tunnel est comme un anneau trop serré autour du nerf médian. Pour l’agrandir, il faut le couper et l’écarter comme on le ferait avec une alliance trop serrée.

C’est ce que le chirurgien de la main fait quand il opère cette maladie de la main. Il coupe l’anneau au niveau du ligament appelé retinaculum des fléchisseurs (le plafond du canal) qui est une zone plus logique à couper que l’os car l’anneau est fait aux trois quarts d’os et un quart du cercle est du ligament (voir comprendre le canal carpien).

Cette section peut se faire par une incision dans la paume de la main de 2,5 cm où est situé le ligament et le canal.

incision paume de la main gauche - Traitement chirurgical à ciel ouvert pour un canal carpien - Pr Eric Roulot
Zone d'incision pour une opération du canal carpien à ciel ouvert

Cette opération du canal carpien à ciel ouvert est efficace. Mais elle présente l’inconvénient de générer une douleur à la fois due à la section du ligament mais aussi de la peau au niveau de l’incision à la paume de la main. Cette zone est assez stratégique et sensible car c’est sur elle que s’exerce tous les appuis lors de l’utilisation de la main.

Pratiquée à ciel ouvert, cette chirurgie de la main permet de traiter toutes les formes de canal carpien, même sévères ou présentant des pathologies associées.

L'avantage de la chirurgie endoscopique

photo cicatrice canal carpien chirurgie endocopique
Zone de cicatrice pour une chirurgie endoscopique

Depuis 20 ans, l’opération endoscopique du canal carpien s’est démocratisée chez les chirurgiens de la main formée à cette technique.

L’intervention consiste à sectionner le même ligament, de la même façon et au même endroit mais sans créer de cicatrice dans la paume de la main. Le chirurgien de la main utilise alors un endoscope (caméra) qui est introduit par une toute petite incision en regard du poignet de 0,5 cm.

Cette petite cicatrice au poignet est très peu visible une fois cicatrisée, cachée dans les plis de flexion du poignet.

A cet endroit du poignet, la peau est beaucoup plus fine et la cicatrisation beaucoup plus rapide. Les douleurs post-opératoires sont moindres.

Protocole de soins et douleur après une opération du canal carpien

Après l’intervention chirurgicale, le chirurgien de la main prescrit un protocole de soins au patient pour le retour à domicile et après être rentré chez lui. Cela permet de diminuer les éventuelles douleurs post-opératoires du canal carpien et d’effectuer les pansements réguliers jusqu’à la visite de contrôle.

Cette consultation avec le chirurgien est prévue en général au 15ème jour post opératoire, date du dernier pansement.

L'utilisation de la main après l'intervention

Une fois l’intervention effectuée, l’anesthésie loco-régionale du bras se dissipe en deux à trois heures. On peut dès la main réveillée la mobiliser et s’en servir pour des gestes simples comme s’habiller, tenir un stylo ou un verre pour boire.

Une personne seule chez elle va pouvoir le soir après une intervention du canal carpien se débrouiller suffisamment pour se faire à manger et utiliser sa main en étant autonome.

En gros et de façon imagée, on peut facilement soulever un verre pour boire avec la main opérée et plus difficilement soulever une casserole d’eau pour faire cuire les pâtes. Il faut cependant anticiper les éventuelles difficultés à effectuer des gestes plus difficiles, comme ouvrir certains emballages alimentaires déjà difficiles à ouvrir avec des mains normales.

Prévoir le nécessaire avant une opération du canal carpien avec un minimum de logique permet d’éviter les déconvenues, mais cela reste simple quelque soit l’âge.

Les soins, les gestes à éviter et les exercices autorisés font parti du suivi post opératoire pour favoriser une convalescence rapide.

pansement apres operation canal carpien - soins apres operation canal carpien

La gestion de la douleur après une opération du canal carpien

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Ecchymose après opération plus fréquente chez les patients sous anticoagulants ou sous aspirine

La gestion de la douleur après l’intervention chirurgicale fait appel à des antalgiques simples. Elle est parfois associée à des antis inflammatoires pour un temps court.

Une ecchymose qui n’est pas à confondre avec un hématome du canal carpien est possible. Elle correspond à la suffusion de sang en sous cutané. Cette ecchymose à la main est très banale et donne une coloration bleutée à la peau au voisinage de la zone opératoire. Elle s’estompe spontanément en quelques jours. La prise d’Arnica ou l’application d’Hémoclar peuvent aider.

Contrairement à l’hématome, l’ecchymose n’est pas une collection de sang mais les deux sont souvent confondus par le patient.

Un oedème après l’opération du canal carpien est également possible et assez légitime, car il traduit la mise en route des processus de cicatrisation. Il faut pour limiter les douleurs après l’intervention et cet oedème, garder la main un peu en hauteur en bougeant bien les doigts sans trop plier le coude pour ne pas gêner le retour veineux.

Les pansements post-opératoires

Les pansements après l’opération sont de réalisation simple et en général changés tous les deux jours pendant quinze jours par le patient, date à laquelle se fait l’ablation ou la résorption des fils de suture.

En cas de chirurgie endoscopique, la cicatrice est petite et un simple petit pansement pour canal carpien collant et étanche suffit. On peut, à condition de respecter des règles d’hygiène très rigoureuses, le changer soit même.

Pour une opération à ciel ouvert, un bandage entourant la paume de la main est à changer également tous les deux jours par une infirmière, avec ablation ou résorption des fils au quinzième jour. Après cette date, le lavage se fait à l’eau et au savon.

A l’inverse du traitement médical, une orthèse ou une attelle après l’opération du canal carpien n’est pas nécessaire.

soins post opératoire canal carpien - pansement opération canal carpien

Questions fréquentes sur le traitement chirurgical

Deux circonstances doivent amener au traitement chirurgical d’un canal carpien.

La première est l’existence d’une gêne importante non soulagée par le traitement médical, alors que le canal carpien est confirmé par l’examen électromyographique (EMG). Une chirurgie est alors non obligatoire mais légitime, même pour des formes qui resteraient modérées et non menaçantes pour la survie du nerf carpien.

Grâce à une opération du canal carpien, le patient atteint est soulagé de façon définitive des symptômes de la maladie et ne souffre pas inutilement de façon durable.

La deuxième indication est l’altération de la qualité du nerf médian. Ce nerf est constitué d’un ensemble de fibres nerveuses (axones) comme les fils de cuivre d’un câble électrique. La compression du nerf médian, quand elle est importante ou ancienne, détruit ces fibres les unes après les autres.

Cette atteinte, appelée perte axonale, indique que le traitement médical est alors dépassé car il n’a pas permis d’empêcher le nerf de s’altérer. En cas de perte axonale, la destruction des fibres nerveuses est en effet le plus souvent définitive.

Une opération tardive du canal carpien alors que le nerf a déjà perdu beaucoup de ses fibres va rester efficace sur la compression du nerf médian qu’elle supprime, soulageant les douleurs la nuit et évitant les réveils nocturnes. Toutefois les conséquences d’un syndrome du canal carpien non soigné peuvent être irrémédiables.

Le nerf médian du canal carpien n’étant plus comprimé, il arrêtera de s’abimer et sera donc protégé d’une aggravation future. Cependant le nerf carpien restera dans l’état où il est le jour de l’opération : Si ce nerf a perdu par exemple la moitié de ses fibres (perte axonale de 50%), il aura toujours après cette opération du canal carpien 50 % de ses fibres détruites.

Des perspectives de repousse du nerf existent mais sont d’autant plus faibles que la compression du nerf carpien à la main est ancienne, que le patient est âgé et qu’il y a des facteurs défavorables surajoutés favorisant une neuropathie (âge, diabète, tabac, alcool, pathologie associée).

Un syndrome du canal carpien qui évolue mérite donc un traitement décompressif à partir d’un certain stade d’atteinte, sans attendre que les choses n’empirent. A partir du moment où l’intervention chirurgicale devient légitime, il reste préférable de ne pas tarder et de la faire au plus tôt pour avoir un nerf un bon état au moment où on le libère. Quel que soit l’état du nerf médian, cette opération de la main reste la même mais les résultats sur la récupération nerveuse seront bien moins bons et le déficit nerveux sensitif irrémédiable.

Lorsque le déficit est trop important, une chirurgie de la main reste nécessaire mais la récupération après une opération tardive du canal carpien reste parfois médiocre.

Le traitement chirurgical stoppe l’évolution de la maladie du canal carpien avant que cela n’empire avec le temps. Tant qu’il reste une sensibilité, même à l’extrême ou uniquement une sensibilité de protection (brûlure ou coupure), celle-ci doit être sauvegardée.

Dans l’idéal, Il faut se faire opérer d’un syndrome du canal carpien dans un centre spécialisé en chirurgie du membre supérieur. Les chirurgiens y sont formés à la libération du canal carpien et pratiquent cette chirurgie de la main de façon régulière. En France, ces chirurgiens de la main sont le plus souvent des chirurgiens orthopédistes.

Parfois, certains chirurgiens plasticiens se sont spécialisés dans la chirurgie de la main plutôt que dans la chirurgie esthétique qui est une spécialité très différente.

Une chirurgie du canal carpien se déroule dans un bloc opératoire aux normes de sécurité maximum sur le plan des protections face aux infections nosocomiales. Un anesthésiste est toujours présent lors de l’intervention chirurgical.

Le chirurgien de la main qui réalise l’intervention doit en outre être capable de faire face à toute complication opératoire (jamais souhaitable mais toujours possible), comme résoudre un problème vasculaire ou neurologique éventuel.

En effet, la prise en charge d’une éventuelle complication après opération de façon différée change radicalement l’importance des séquelles et constitue une réelle perte de chance.

Les récidives du canal carpien suite à une opération pour libérer le nerf médian de la compression sont exceptionnelles. En effet, la section du ligament qui constitue le couvercle du tunnel carpien permet si elle est réalisée de façon conforme une augmentation définitive de la taille du tunnel.

De la même façon qu’une bague qui a été agrandi n’est plus compressive, le tunnel carpien agrandi laisse une place suffisante pour son contenu et donc décomprime définitivement le nerf médian.

La seule exception est la poursuite de la maladie à l’origine de l’augmentation du volume du contenu du canal carpien, comme certaines maladies rares très spécifiques (polyarthrite, amylose du dialysé, goutte). Mais cette récidive est exceptionnelle.

Une erreur fréquente est d’attribuer à une récidive du canal carpien opéré une simple persistance de certaines anomalies cliniques ou des examens complémentaires qui seraient séquellaires de la compression initiale. En effet, le nerf médian reste dans l’état où il était le jour de la décompression et la destruction des fibres nerveuses reste le plus souvent définitive au-delà d’un certain stade de cette maladie. Dans ce cas, une deuxième opération du canal carpien serait inutile et inefficace.

Les récidives du canal carpien suite à une chirurgie pour libérer le nerf médian de la compression sont exceptionnelles. En effet, la section du ligament qui constitue le couvercle du tunnel carpien permet si elle est réalisée de façon conforme une augmentation définitive de la taille du tunnel.

De la même façon qu’une bague qui a été agrandi n’est plus compressive, le tunnel carpien agrandi laisse une place suffisante pour son contenu et donc décomprime définitivement le nerf médian.

L’opération du canal carpien est réservée au chirurgien de la main La chirurgie de la main et du membre supérieur est quelque chose de très sérieux et doit être pratiquée par des opérateurs entrainés qui ne font que cela.

La chirurgie du canal carpien est très pratiquée et les accidents sont rares. Mais lorsqu’ils surviennent ils sont sévères. Ils peuvent causer des séquelles définitives (section nerveuse, section vasculaire, infection). La revue de la littérature et les statistiques confirment que les accidents sont toujours possibles, rares mais non exceptionnels.
Le premier impératif est donc de limiter le risque d’accident en choisissant un chirurgien expérimenté. Le second est de confier son opération du canal carpien à un praticien capable de faire face à un incident éventuel. Seul le chirurgien est formé à cela. Car si une complication survient, il faut pouvoir ouvrir le canal carpien et réparer micro chirurgicalement les lésions et faire face aux suites, fussent-elles longues et compliquées.

A savoir :
Sur le plan légal, tout médecin peut pratiquer toute médecine. L’idée est de ne pas limiter le médecin en cas de nécessité absolue (catastrophe naturelle, zone de guerre, isolement, aide humanitaire), d’où le caractère assez large des pratiques constatées avec un niveau de sécurité variable.

Les coûts pour une opération du canal carpien varient en fonction des tarifs pratiqués par l’équipe chirurgicale qui vous prend en charge. Ces tarifs sont souvent impactés par le coût des sommes reversées à l’établissement dans lequel l’équipe opère.

Avant l’intervention, un devis est proposé au patient qui souhaite se faire opérer. Le patient peut alors le soumettre à la mutuelle complémentaire pour connaitre ce qui reste à charge si la mutuelle ne fournit qu’une couverture imparfaite. Le devis doit ensuite être validé par le patient avant de confirmer son intervention.

Cette chirurgie de la main se pratique en ambulatoire. Le temps de présence dans l’établissement de soin est donc en moyenne d’une demi-journée.

Dans les formes simples, l’opération du canal carpien se fait souvent en une quinzaine de minutes. Elle consiste à sectionner le gros ligament qui ferme le tunnel carpien et le rallonger pour agrandir le tunnel, sans blesser les nerfs et vaisseaux qui sont dans cette zone de la main très proche.

Des formes compliquées peuvent rallonger fortement l’intervention chirurgicale :

  • Une malformation anatomique
  • Des adhérences provoquées par un précédent traumatisme
  • Une chirurgie au préalable
  • Canal carpien secondaire due à une maladie (rhumatisme, dialyse, goutte, tumeur)

A savoir :

  • Le ligament carpien est le plus épais dans l’organisme.
  • La durée d’une opération du canal carpien dépend de l’expérience du chirurgien de la main et de son équipe, ainsi que des modalités d’organisation du bloc opératoire. Le jour d’une opération, le patient opéré n’est jamais le seul à l’être. Il entre dans un programme opératoire où plusieurs patients sont opérés successivement. Les temps d’attente peuvent donc être variables. L’ordre de priorité des interventions est déterminé par beaucoup de facteurs dont l’âge et la fragilité des différents patients. La disponibilité du matériel nécessaire est elle-même conditionnée par des temps de stérilisation très longs, du fait de très nombreuses sécurités mises en place pour une protection microbienne maximum.
  • Le temps préparatoire est donc plus long que le temps opératoire. Pour reprendre un parallélisme aéronautique, l’intervention du canal carpien est comme le décollage d’un avion. Il faut du temps et effectuer beaucoup de procédures pour arriver en début de piste. Le décollage se fait lui sur un temps très bref. Un envol réussi ne dépend pas de sa durée mais de la bonne qualité des préparatifs et de l’expérience du pilote.

La chirurgie du canal carpien sous échographie est parfois proposée aux personnes atteintes par cette maladie quand l’opération est nécessaire. Ce type de traitement vise à voir par un échographe au lieu de le faire avec une caméra miniaturisée les structures anatomiques pour ne pas les blesser pendant l’intervention. Elle impose au chirurgien de la main une installation de l’échographe spécifique pour pouvoir emballer la sonde dans un sac stérile et la tenir d’une main pendant que l’autre opère. Cela immobilise donc une des deux mains ce qui rend moins agile et augmente le risque de manipulation à risques septiques dans une zone opératoire où la stérilité est importante tout en étant moins confortable.

Comme la chirurgie du canal carpien sous endoscopie, cette technique opératoire cherche à sectionner le ligament du canal carpien avec le même type d’incision et le même type d’instruments.

A noter :
Les visions du tunnel carpien sous échographie (vision indirecte) ou par endoscopie (vision directe) sont probablement assez proches mais en cours d’évaluation comparative. L’opération du canal carpien sous échographie n’apporte aucun bénéfice pour le patient en termes de récupération ou pour les suites opératoires.
L’intervention chirurgicale sous échographie permet de se dispenser parfois pour des raisons économiques de l’encadrement anesthésique et du bloc opératoire. Elle reste facturée de la même façon au patient, tout en lui supprimant le soulagement de la douleur et la sécurité que peut offrir la présence d’un anesthésiste. Elle empêche de faire face à une modification technique en cours d’opération si elle se révèle nécessaire. Elle ne permet pas de faire face aux complications du canal carpien opéré, immédiates ou secondaires.

Il peut arriver que l’on se fasse opérer 2 fois du canal carpien mais cela reste très rare. En effet, la libération du canal carpien quel que soit la méthode utilisée (à ciel ouvert ou endoscopique) consiste à agrandir le diamètre du tunnel carpien en sectionnant son couvercle ligamentaire et en écartant les deux berges au niveau de la zone de coupe. En pratique, la récidive d’une compression du nerf carpien reste donc tout à fait exceptionnelle, sauf si le contenu du canal carpien continue à augmenter fortement de volume, auquel cas le diamètre du tunnel même s’il est plus grand pourra à nouveau redevenir insuffisant.

Le tunnel carpien quand il est agrandi après une opération doit en effet quand même tenir dans la main qui elle ne change pas réellement de volume. L’augmentation de taille du tunnel carpien n’est pas sans limite. Tout ce qui fait augmenter le volume de son contenu est donc potentiellement une cause responsable d’une récidive et nécessitera alors de se faire opérer 2 fois. Il s’agit principalement de maladies faisant augmenter le volume de la synoviale (polyarthrite rhumatoïde ou autre, dialyse rénale, amylose, goutte) ou une tumeur bénigne récidivante (lipome, kyste synovial, tumeur à cellule géante, angiodysplasie).

De la même façon, tout ce qui va à nouveau rétrécir le diamètre du tunnel peut provoquer une récidive du canal carpien, comme une fracture ou une entorse du poignet par exemple.

A savoir :
En général, une simple anomalie détectée sur un examen emg du canal carpien ne suffit pas à affirmer une récidive de cette maladie (les altérations résiduelles après une première intervention sont fréquentes). Les explorations devront être assez complètes et la décision prudente avant de pouvoir affirmer une récidive qui puisse justifier une 2ème opération du canal carpien qui reste en pratique exceptionnelle.

L’opération du canal carpien consiste à agrandir le diamètre du tunnel carpien. Le tunnel carpien est devenu proportionnellement trop petit par rapport à son contenu.
De la même façon qu’une bague trop serrée devient douloureuse et abîme le doigt, le canal carpien est une bague interne au niveau du poignet. Elle peut devenir avec l’âge trop serrée à cause du gonflement des tendons à l’intérieur. Ces tendons compressent à l’intérieur du tunnel carpien le nerf médian qui est un nerf à la fois utile et fragile.

La mise en protection du nerf médian passe par une décompression en agrandissant la bague interne que constitue le tunnel carpien. Pour se faire on coupe l’anneau à sa partie la plus superficielle à la paume de la main au niveau du ligament dont on écarte les deux berges, ce qui augmente le diamètre du canal carpien. Le ligament va progressivement se reconstruire à l’identique mais plus grand, laissant à terme l’anneau du tunnel carpien agrandi définitivement et donc guéri.

Quel côté opérer en premier ? La réponse dépend de la sévérité de l’atteinte du canal carpien pour chaque main et est déterminée par les propres sensations du patient. Un bilan électromyographique (emg du canal carpien) est systématique avant toute intervention pratiquée par le chirurgien de la main.

En effet pour un canal carpien à 2 mains, le côté le plus atteint est celui qui risque de laisser des séquelles comme une perte de sensibilité définitive et donc à protéger en priorité.

Si l’atteinte est symétrique, alors le choix vous appartient. Il est logique de commencer par la main qui vous donne le plus de gêne. Si la gêne est ressentie de la même façon, beaucoup de patients préfèrent commencer par la main non dominante pour se faire une idée. Les patients réservent leur meilleure main pour la deuxième intervention une fois rassurés.

On peut conduire après une opération du canal carpien au bout de quelques jours. Toutefois il est conseillé d’attendre plutôt 20 jours avant de forcer sur la main et donc conduire. La conduite automobile par l’utilisation du frein à main et la manipulation du volant pour les manœuvres entrent dans ce type de restriction.

Avec les assistances proposées dans les véhicules modernes (boite et frein automatiques), ce temps peut probablement diminuer. Il est cependant conseillé de ne pas conduire pendant 15 jours (et dans l’idéal trois semaines) pour ne pas trop solliciter la main, simplifier ainsi les suites opératoires et accélérer la pleine récupération.